La tradition du Hämmelsmarsch
Lors de la kermesse locale, l'Harmonie passe dans les rues des quartiers de Walferdange pour le "Hämmelsmarsch". À Walferdange la kermesse se fête en juin le dimanche après la Pentecôte (petite Kermesse) et le troisième dimanche en octobre (grande kermesse).
Le défilé de moutons lors des kermesses locales
De nos jours, lors des kermesses luxembourgeoises, les sociétés de musique locales passent dans les rues en jouant la célèbre mélodie du "Hämmelsmarsch". Elles profitent de l'occasion pour faire la quête et remplir les caisses de leur club.
Jadis, le Hämmelsmarsch, cortège formé par des fanfares et des moutons, n'avait lieu qu'à Luxembourg-ville.
Historique
Il s'agit d'une tradition très populaire liée à la "Schueberfouer", la grande fête foraine annuelle. Le terme "Hämmelsmarsch" désigne à la fois un cortège de moutons ainsi qu'une mélodie. Le cortège qui passait et passe encore le jour de l'ouverture de la "Schueberfouer", le "Kiermessonndeg", est mené par une personnalité locale accompagnée de trois moutons portant des bandes tricolores. Des adolescents, assiettes à la main afin de collecter de l'argent, suivent le cortège au son de la fanfare qui joue le "Hämmelsmarsch". L'origine semble se situer au début du 16ème siècle: Jean Ier de Luxembourg, l'aveugle, duc de Luxembourg et roi de Bohême, accorde aux bergers qui conduisent tous les jours paître les moutons dans leur localité, le privilège de collecter dans leur village, le dimanche de la fête patronale.
L'origine de cette mélodie du "Hämmelsmarsch" n'est pas tout à fait claire. Il semblerait qu'elle rappelle la mélodie d'un carillon de la tour du château Mansfeld, qui se trouvait à l'époque à Luxembourg-Clausen. Au 17e Siècle, les membres de la Confrérie Saint Sébastien gagnèrent un mouton au jeu de quilles de la "Schueberfouer". Ce mouton fut joint au cortège et c'est ainsi que naquit la tradition du "Hämmelsmarsch".
Nombre de Luxembourgeois, fredonnent le "Hämmelsmarsch" en toute occasion, mais ils ignorent souvent qu'il était l'hymne national luxembourgeois jusqu'en 1859.
Quant au texte, il en existe aujourd'hui 3 versions, rédigées par des écrivains luxembourgeois de renom. La plus ancienne nous vient de Jean-François Gangler vers les années 1800; en 1856 Dicks reprend le texte de Gangler et ajoute encore quelques lignes pour son operette "Kiermesgäscht". C'est à Michel Lentz que l'on doit les célèbres lignes "an d'Kanner loossen hire Kaffi stoen, fir deene schéinen Hämmel nozegoen…"- "et les enfants délaissent leur petit déjeuner pour suivre ces beaux moutons…"-, qu'il écrivit pour sa "Schuebermess".
Source: Luxembourg culture